De nouvelles garanties pour une information de qualité et un usage sécurisé du médicament n’ont eu de cesse d’être développées. En 2014, tout d’abord, avec la signature d’une nouvelle charte de l’information promotionnelle entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) et Les entreprises du médicament (LEEM). Ce texte s’est substitué à « La charte de la visite médicale de 2004 » et l’actualise en apportant de nouvelles garanties (interdiction de remise d’échantillons de spécialités pharmaceutiques, réglementation de l’invitation à des repas…).
La HAS propose à son tour une nouvelle procédure dont le 2ème volet, destiné aux entreprises sous-traitantes, a été publié en avril 2017. Le champ est désormais étendu à « l’activité d’information par démarchage ou prospection visant à la promotion des médicaments d’une entreprise » dans son ensemble et non plus à la seule visite médicale. Le texte inclut également toutes les professions de santé et l’élargit à toutes les formes de contacts (mail et téléphone).
La certification est obligatoire pour les entreprises pharmaceutiques exploitantes, signataires d’une charte avec le CEPS et pour celles qui sont sous-traitantes. Cela reste en option et sur la base du volontariat pour celles qui n’ont pas signé de convention avec le CEPS.
Les enjeux de la formation continue des VM
Ce nouveau référentiel, qui doit servir de guide aux organismes certificateurs, souligne que, désormais, les délégués doivent être initiés annuellement par leur entreprise et que des actions de formation doivent être mises en place si besoin. Des évaluations se feront sur la base de connaissance des produits et sur l’environnement du médicament.
Cela n’est pas sans rappeler que l’information promotionnelle se transforme au fil du temps en lien avec les exigences règlementaires et les évolutions d’usage numériques. Moins centrée sur la molécule médicament et incluant aussi désormais les dispositifs connectés, la visite médicale se doit aujourd’hui d’intégrer les notions de pharmacovigilance, les règles de prescription et les modalités de prise en charge. Ses enjeux sont toujours de présenter aux professionnels de santé les aspects « bénéfices » du traitement, mais en y intégrant une composante relative aux règles et données de sécurité (effets indésirables, contre-indication, bon usage). Aux VM de transmettre aux médecins l’information qui leur permettra de faire le meilleur choix thérapeutique pour leurs patients.
Best practice digitales
La dématérialisation de l’information et la mutation des pratiques numériques accélèrent également la transformation des supports et les conditions de la VM. Beaucoup de laboratoires intègrent désormais cette nouvelle donne en alternant aux rendez-vous en face à face la VM par internet via Skype ou par téléphone. Prise de contact à partir des réseaux sociaux, self-retailing, e detailing et remote detailing assouplissent le cadre de la VM devenue plus flexible et plus ciblée en prenant davantage en compte les contraintes des professionnels de santé.
Qualitative, et assurée par des délégués à jour de leur connaissance, la VM de demain sera aussi plus stratégique grâce au multicanal. Une voie à ne pas négliger, selon nous, pour avoir toutes les chances d’atteindre son cœur de cible et mieux répondre aux nouveaux besoins.