Jeu d’enquête, de questions, puzzles ou scénario virtuel dont vous êtes le héros…les serious games ne manquent pas dans l’univers pharmaceutique. Déjà utilisés depuis une dizaine d’années pour informer sur une pathologie, sur l’activité de recherche d’un laboratoire ou dans le cadre d’une campagne de communication grand public, ils sont aussi une ressource indéniable de formation et d’e-learning des médecins et professionnels de santé.
Mobiliser ses compétences par le jeu
Le principe est bien connu : apprendre en s’amusant est plus facile. Lassés des vidéos ou formations en ligne, jugées plutôt rébarbatives, les professionnels de santé, comme les salariés d’entreprises, sont aujourd’hui plus enclins à se tourner vers des supports ludiques et attractifs. Le 1er Serious game du genre, « Pulse Game Santé », a vu le jour aux Etats-Unis. Cet hôpital virtuel mettait en situation infirmiers et médecins pour leur apprendre à soigner les patients. De nombreux autres ont depuis émergé, comme SIMUrgences pour former les médecins urgentistes cardiologues, SCA Life dans la prise en charge du syndrome coronarien ou Florence, dédié à la pratique des gestes infirmiers.
Le concept de gamification repris par de nombreux laboratoires utilise la mécanique du jeu pour mobiliser les compétences dans une mise en situation ou contextualisation professionnelle et renforcer les connaissances dans un environnement qui mérite d’être exploité. Chaque joueur passe par plusieurs sentiments : l’effort, la frustration (de ne pas arriver au niveau supérieur par exemple), mais aussi le plaisir et la satisfaction du but atteint. Idéal pour stimuler les capacités intellectuelles et créatives, ainsi que les concepts et procédures, le jeu, quel qu’il soit, est également outil d’apprentissage pour dynamiser un groupe et développer synergie et esprit collaboratif. Les jeux de rôle peuvent par exemple être utilisés pour mettre en situation et impliquer chaque collaborateur.
Les ingrédients de la réussite
Serious games, jeux de rôles ou modules digitaux de jeux doivent respecter certaines règles pour remplir leurs objectifs. L’histoire doit être attractive, le game play, accessible, mais pas trop facile et le scénario, évolutif. Son concepteur sera attentif à la structuration pédagogique de la problématique de formation. Il est important de ne pas non plus oublier la gratification personnelle. Pour jouer sur la motivation et stimuler chaque joueur qui pourra se comparer aux autres et progresser dans une ambiance conviviale dénuée de tout esprit de compétition hostile, des systèmes de points, bonus, badges ou médailles doivent être envisagés. Tout l’enjeu est de garder à l’esprit que ces modules de formation doivent être attractifs et éducatifs en incitant l’apprenant à adopter un comportement voulu tout en lui faisant vivre une expérience ludique et originale. Ces outils peuvent alterner utilisation en ligne, et sessions collectives en présentiel.
Une ressource innovante pour l’image
A l’image des sites ou portails web et applications mobiles, ces serious games, qu’ils visent le grand public ou les professionnels de santé destinés à être formés, font aussi partie du dispositif global de communication. Ils complètent l’image d’un laboratoire et son arsenal communicatif. En soutenant efficacement sa stratégie de contenu, ils lui donnent une plus value positive et font parler de la marque et de ses produits. Ce support numérique pertinent s’intègre donc parfaitement dans une stratégie digitale efficace et se révèle instrument de marketing relationnel tendance. Selon Gabe Zicherman, auteur spécialiste du sujet, la gamification en santé ajoute « l’idée de plaisir aux 5P du marketing » que sont le prix, le produit, la place (le lieu), la promotion, et le « people » (consommateur). Au delà de leur aspect initial, les serious games fidélisent la cible et aident à mieux mémoriser un message. A exploiter, donc, sans modération !