Opportunité pour les pharmaciens d’officine et enjeu de santé public majeur, les entretiens pharmaceutiques s’appliquent, depuis l’avenant n°1 à la convention nationale pharmaceutique signé en 2013, aux patients sous antivitamine K, aux adultes asthmatiques sous corticoïdes inhalés et depuis peu aux patients sous anticoagulants oraux par voie directe (AOD). Trois ans après leur mise en œuvre, ils peinent pourtant à trouver leurs marques.
Un bilan en demi-teinte malgré des bénéfices certains
Après un certain engouement de départ, le nombre d’entretiens thérapeutiques réalisés pour les patients traités par AVK (1 million chaque année) était plutôt satisfaisant alors qu’il peinait pour l’asthme. Près de 6 mois après la mise en place du dispositif, seuls 1441 entretiens avaient été réalisés pour 2000 patients inscrits dans ce programme. Les conditions trop restrictives d’accès (qui viennent d’être élargies à tous les patients asthmatiques adultes sous corticoïdes inhalés) pouvant en être à l’origine. Une enquête réalisée par l’assurance maladie en décembre 2014 a pourtant révélé son accueil positif par les pharmaciens qui attribuaient aux entretiens pharmaceutiques la note globale de 6,8/10.
Les enjeux de cette nouvelle mission du pharmacien sont doublement importants. En renforçant le conseil, la prévention et l’éducation thérapeutique auprès du patient, en valorisant l’expertise du praticien sur le médicament, les entretiens pharmaceutiques contribuent à améliorer l’adhésion thérapeutique et à renforcer l’observance. Ils doivent notamment contribuer à diminuer les risques et les couts liés à la iatrogénie médicamenteuse. D’autre part, en permettant une prise en charge personnalisée et individualisée des patients chroniques, ils confèrent aux pharmaciens (suite…)