Ce n’est plus en termes de produits qu’il faut aujourd’hui communiquer dans l’univers pharma mais plutôt cibler le patient 2.0 avec une porte d’entrée digitale.
Saviez-vous qu’1/5ème des messages échangés ou des recherches effectuées sur le web concernent la santé ? Selon le Baromètre santé 2015[1], un Français sur deux estime aussi que le système de santé est en retard en matière d’e-santé.
A l’heure où les patients-consommateurs (Health Shoppers), sur-informés sur leur santé et technophiles sont adeptes des applications santé (santé et quantifier self) et échangent avec professionnels de santé et patients sur les réseaux sociaux ou plateformes e-santé, la pharmacie doit repenser son approche stratégique globale. C’est moins en termes de produit, mais plutôt de nouveaux services qu’il faut communiquer pour se centrer sur le patient 2.0 avec une porte d’entrée digitale.
Changer de business model et de paradigme implique de restaurer une relation de confiance et de proximité avec sa cible pour améliorer la prise en charge et mieux répondre à ses attentes. L’e-santé prend en compte l’individu dans sa globalité tout en répondant à son besoin de santé et/ou de bien-être d’une manière personnalisée. L’offre digitale permet cette approche séquentielle et multi-canal. Enjeu stratégique dans la relation patient-pharmacien, elle est source d’innovation pour le secteur pharmaceutique qui doit passer d’une logique de développeur-fabriquant et commercial des produits (médicaments) à celle d’offreur de solutions thérapeutiques (associant traitements et services), tant pour le patient que pour le professionnel de santé, à qui il s’adresse. Ce nouveau levier de croissance et de valeur ajoutée implique de se projeter dans une vision à long terme et d’englober tous les supports existants. Ils ne se limitent pas qu’à la création de sites web santé mais incluent également le mobile, passent par l’e-detailing santé, la web-TV (films tv annonceurs santé) et la stratégie d’e-marketing santé.
De nouvelles logiques de consommation sont donc à adopter. Du click and reserve ou click and buy qui permet au patient-consommateur de passer commande en ligne, au scan d’ordonnances en passant par la messagerie instantanée, ces nouveaux outils, plus visibles, plus complets et sécurisés permettent d’accompagner les changements culturels et de de faire face à une nouvelle donne plus concurrentielle. Handicapé par un contexte règlementaire contraignant dans un cadre de régulation étatique forte avec le risque d’être devancé par des concurrents mondiaux (Google, Samsung, Microsoft…) s’intéressant de près à l’innovation en santé, l’avenir du secteur pharmaceutique passe forcément par la stratégie digitale santé et s’appuie sur ces nouvelles logiques de santé connectée.
Repenser sa stratégie numérique, c’est aussi véhiculer une image plus dynamique et innovante, donc vendre.
En 2015, selon le baromètre annuel du CESSIM (Centre d’études sur les supports de l’information médicale), 42% des pharmaciens utilisaient une application mobile dans le cadre professionnel et 60% se servaient d’internet pour leur formation (e-learning). Encore un petit effort… !
[1] 4ème édition de l’étude santé Deloitte réalisée avec l’Ifop en 2015